Tabous de la sexualité & impact sur la vie de couple

Certains ont grandi avec l’idée consciente ou inconsciente que le plaisir de la sexualité était réservé aux hommes et aux filles dites « faciles ». Malheureusement cette idée s’étend également chez les femmes. En effet, certaines vont penser que diriger sa sexualité, aimer le sexe tout simplement et ressentir du désir est honteux, sale, inconcevable.
Cette idée pleine de tabous, peut paraitre dépassée mais existe encore dans certaines cultures. Elle repose sur l’idée qu’une femme « respectueuse » et « exemplaire », une « bonne épouse » aura pour rôle d’assouvir les besoins de son homme, de répondre à « ses devoirs conjugaux », toujours dans un cadre « puritain » et avec des limites.
 
Ces limites incluent : une sexualité encadrée par une institution (mariage…), pas de pratiques considérées comme déviantes, ne jamais aller trop loin dans la sexualité et se contenter de ce qui est perçu comme « normal » …
Cela s’apparenterait presque à contrôler la chambre à coucher des couples vous ne trouvez pas ?

Le tabou autour de la sexualité va impacter en priorité la sexualité féminine, qui sera passée sous silence. La femme dans ce contexte sera perçue comme un être plus « fragile », qu’il faut « préserver ». D’ailleurs on conseillera plus souvent aux femmes qu’aux hommes de rester vierge. Aussi, l’honneur familiale reposera bien plus souvent sur la femme que sur l’homme. Par exemple, une grossesse hors mariage pour une femme peut valoir des conséquences très lourdes, allant jusqu’au crime d’honneur, ce qui sera moins le cas pour l’homme ayant mis enceinte une femme hors mariage.

Certains critères de sélection dans le choix de l’épouse passeront par les parents, les hommes souhaiterons prendre pour épouse une femme qui conviendra à leurs parents, parfois au détriment de ce qu’ils souhaitent au fond d’eux.

Cet aspect puritain assigné à l’image de la femme a pour conséquence des freins dans les libertés sexuelles du couple, puisque l’on ne peut s’imaginer pratiquer une sexualité qui casserait cette image de femme pure, sage et de « bonne famille ». Cela reviendrait à salir cette femme que l’on souhaite avant tout préserver.

De ce fait, pour les deux partenaires, il peut sembler très difficile, voire impossible, d’avouer ses fantasmes et surtout de les réaliser dans le cadre de leur sexualité conjugale. L’homme comme la femme vont penser que cela ôterait la pureté ou l’innocence présumée de la femme.

Ainsi les femmes ayant des fantasmes peuvent se sentir frustrées et anormales d’y penser, elles se remettront en question et culpabiliseront sans ne jamais pouvoir en parler à qui que ce soit, car ces confidences leur paraissent inavouables et socialement inacceptables.

Les hommes quant à eux s’accorderont un peu plus ce « droit au fantasme ». Seulement, ces fantasmes ne doivent pas se mêler au cadre socialement perçu comme étant pure et sacré. Ainsi beaucoup enfouiront des fantasmes qu’ils rêvent de réaliser mais ne pourront imaginer leur femme dans cette aventure.

Sous la contrainte sociale, certains mariages ne seront pas totalement libres dans leur sexualité, car les tabous régiront les limites à ne pas franchir et contrôleront d’une certaine façon les rapports sexuels des couples.

Les pulsions et les désirs seront puissants mais enfouis, créant un manque dans la sexualité, et une recherche de « l’interdit ».

L’homme qui aura plus de facilité à s’avouer ses fantasmes, ressentira le besoin de les réaliser mais ne pourra entraver à l’image pure de sa femme, qui, selon lui, ne peut de toute manière convenir à son image fantasmée de la sexualité.

Cette femme, il a pris tant de peine à la mettre à nue, il a pris aussi tant de peine à entamer son premier rapport sexuel avec elle, la voyant comme une chose fragile, innocente, qu’il ne faut pas dénaturer, l’affranchissement du premier rapport était déjà rude, alors la suite est bien impensable… Il est pour lui impossible de lui confier tous ses désirs et ses pulsions, cette femme n’a rien à voir et ne doit rien avoir à faire avec ce monde.

Elle ne comprendrait pas cet univers « interdit » et si elle le comprenait, son partenaire ne la comprendrait pas. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, ces hommes ne souhaitent pas en parler avec celle qui représente pour eux l’inébranlable image de la pudeur, de l’honneur mais aussi de la maternité, et ils ne souhaitent pas imaginer que celle-ci puisse entretenir le même type de fantasme. La pureté ne peut s’associer à « l’interdit » .

D’autant plus de raisons pour créer une véritable barrière entre ses fantasmes et ce qui est socialement acceptable dans la sexualité du couple.

L’image sacrée de la femme, figure de la pureté et de la maternité, enjoindra le partenaire à vouloir s’éloigner de sa conjointe pour ne pas la salir avec ses fantasmes « impures ». Il continuera cependant de penser qu’il est normal de devoir assouvir ses désirs. Ainsi, pour combler ses pulsions tout en préservant sa femme, il légitimera l’adultère.

Quelle tristesse de penser qu’un fantasme est sale. Quelle tristesse de penser que communiquer et partager avec sa femme ses désirs les plus insolites revient à la salir. Avoir un fantasme, le partager avec l’être aimé, ce n’est pas sale. En réalité, c’est tromper par manque de communication, par la cause de ces fausses croyances et de tabous, qui est sale et surtout bien triste.

Il est important de savoir qu’aucune pratique n’est sale, l’important réside dans le consentement. Si l’autre est d’accord, alors pourquoi se priver d’un plaisir qui nous habite ? La femme n’a également pas moins le droit que l’homme d’avoir des fantasmes.

Dans certains couples, le fait même de parler de sexe paraît inconcevable, alors même que ce couple fait l’amour. Il est clair que la qualité de ces relations, que ce soit les relations sexuelles ou la relation humaine du couple, ne peuvent être convenablement entretenues sans communication.

Le tabou face à la sexualité entraînera des incompréhensions, des frustrations, de la culpabilité et de l’insatisfaction. Il est important, voire indispensable, de libérer la parole pour l’épanouissement sexuel du couple. Il ne faut plus laisser interférer dans nos relations de couple les idées provenant de l’extérieur, car nos envies, nos désirs, nos pratiques ne regardent que nous et la seule chose dont il faut s’inquiéter c’est du consentement de son / sa partenaire.

Pour détruire le tabou dans le couple, la meilleure méthode est l’apprentissage et le dialogue, pour cela n’hésitez pas à consulter nos autres articles ceux-ci sont des ressources clés afin de vous informer sur plusieurs sujets tels que le vaginisme et les dyspareuniesl’orgasme en simultanél’effet fontaineles jeux érotiques, la sexualité pendant la grossesse et après l’accouchement ou encore la libido … Plus vous serez informé, plus vous aurez de solides arguments pour convaincre votre partenaire et amorcer un changement…

@sens.u.elles pour secretsdegeishaa.com