« Pourquoi les hommes trompent-ils ? », la question qui ne trouve pas de réponse, ou du moins pas de réponse logique. Pourtant nous avons toutes soit déjà vécu cette tragique déception, soit l’avons connu au travers de l’histoire d’une amie, ou de quelqu’un de notre entourage.
Alors que se passe-t-il dans la tête de ces hommes qui pourrait les pousser à en arriver à cet acte de trahison ?
Avant d’entamer la rédaction de cet article, je tiens à préciser que celui-ci ne se veut pas généraliste et en aucun cas les « facteurs » exposés dans cet article ne sont des facteurs pouvant justifier la tromperie. Les facteurs que j’expose ont été choisis suite à la lecture de nombreux témoignages et d’un cheminement personnel.
J’expose donc ma façon de penser, et non pas une vérité générale. Libre à vous d’être en accord ou non.
En ce qui concerne le rapport à la tromperie, chaque individu a un rapport subjectif à la tromperie, nous avons tous un degré de tolérance différent. Ainsi certaines seront plus à même de pardonner pour des raisons qui leur sont propres alors que pour d’autres individus la tromperie est un acte totalement impardonnable.
A ce propos, suite à un sondage effectué sur mon compte Instagram (@sens.u.elles), j’ai pu relever que sur un échantillon de 1 073 femmes 68% de femmes expriment qu’elles ne pourraient jamais pardonner la tromperie.
Parmi celles qui ne pourraient jamais pardonner cet acte, la majorité déclare que c’est parce qu’elles estiment que la tromperie détruit la confiance, et que, sans confiance, le couple ne peut perdurer. Elles pensent aussi que la tromperie est un acte irrespectueux et souvent un acte qui reste gravé dans la mémoire. C’est souvent le fait de se sentir incapable de se sentir à nouveau bien auprès du partenaire qui les a trahies (soit parce que les images leur viennent en tête, soit parce que d’emblée, être en contacte physique avec leur partenaire les dégoûterait) qui les pousse à ne pas pouvoir continuer. Autre raison, certaines ne pardonnent pas car elles partent du principe où « un homme qui trompe recommencera forcément ».
Enfin, certaines disent qu’elles pourraient pardonner, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elles veulent continuer leur relation de couple.
Parmi celles qui pourraient pardonner, elles déclarent pouvoir le faire dans certaines conditions : pour les enfants principalement, mais aussi parce qu’elles souhaitent laisser une autre chance à leur couple. Certaines ne veulent pas gâcher leur amour, estiment que leur partenaire a assez de qualités en parallèle. Ainsi leur histoire ne mériterait pas d’en arriver à une séparation. La qualité de la relation l’emporte donc sur « une erreur d’une nuit ». Enfin, certaines pourraient pardonner si elles estiment qu’elles sont en partie responsables de l’infidélité de leur partenaire, que celui-ci les trompe suite à une violente dispute, d’un fait ponctuel. D’autres disent qu’elles peuvent finir par accorder leur pardon si celui-ci se rachète correctement.
Maintenant, voici quelques éléments que j’épluche pour comprendre ce qui peut provoquer l’acte de l’infidèle, et les éléments essentiels qui permettraient la solidité du couple et “éviteraient” aux hommes de passer à l’acte.
NB : La cible est volontairement choisie, mais cela peut valoir aussi pour les femmes, car la tromperie est bien entendu très répandue aussi du côté des femmes. Mais mon choix a été d’axer l’article sur la problématique de l’infidélité masculine car celle-ci est plus évoquée et plus globalement « légitimée ». Nous reviendrons à l’occasion d’un autre article, sur l’infidélité chez les femmes.
Élément 1 : la sexualité
L’un des premiers éléments que j’ai pu repérer qui permet l’équilibre et l’harmonie du couple, c’est la sexualité. Sans surprise, l’entretien des rapports sexuels et l’intérêt pour l’épanouissement sexuel va diminuer les possibilités pour un des membres du couple de s’intéresser à un « passe-temps extérieur ». De plus, même si cela ne doit pas être la solution à tous nos problèmes, faire l’amour est souvent un moyen de détente, de réconciliation et l’une des hormones libérée lors de cet acte permet un rapprochement intense des partenaires (Cf article sur l’orgasme). Alors c’est tout naturellement et biologiquement que les rapports sexuels dans le couple vont permettre de conserver une harmonie et éviter le besoin d’aller voir ailleurs pour se sentir comblé.
La logique est là : le fait d’avoir tout ce dont nous avons besoin ne nous poussera pas à vouloir voir comment ça se passerait ailleurs. Tout ce que l’on a déjà nous est amplement suffisant.
Certaines personnes, hommes ou femmes ont aussi grandi avec l’idée qu’il était totalement légitime pour un homme de tromper un jour sa partenaire. On peut parler ici de construction sociale qui mène à la normalisation de la tromperie. Celle-ci est légitimée par un instinct dit « naturel », mais est en réalité construit socialement par les individus. Cela maintient certaines fausses croyances : « C’est un homme, tous les hommes trompent », « c’est normal ils ont des besoins ». Les individus vont aussi perpétuer ces fausses croyances au travers d’un discours culpabilisateur pour la femme, hommes et femmes auront tendance à pointer du doigt la négligence de la femme pour justifier la tromperie.
La sexualité doit être en mesure de convenir et de satisfaire chacun des partenaires sans léser l’autre et sans créer un climat de pression pour l’un des membres ( comme par exemple on l’entend souvent, le fait de devoir répondre à des « obligations conjugales ». Aucune femme n’est obligée d’avoir un rapport sexuel contre sa volonté, ce n’est pas une obligation, quand elle est forcée alors c’est un viol.).
Nous sommes avant tout humains et les variations de libido, la fatigue, le stress, la maladie n’est à l’abri de personne. Il est donc important de respecter la volonté et les besoins de l’autre, de communiquer et de chercher à se comprendre. Ainsi la sexualité doit rester avant tout en accord avec les principes fondamentaux du respect et du consentement.
Il n’y a pas d’objectif à remplir, phrase bateau mais tellement vraie : « la quantité ne fait pas la qualité », la sexualité n’est pas mesurable à la fréquence des rapports. Il est plus sain d’avoir moins de rapports et de vraiment s’amuser, en profiter, s’approprier et vivre intensément chaque rapport plutôt que de faire ce que j’appelle grossièrement « du sexe pour du sexe »… Au risque de se lasser ! Les rapports moins fréquents font naître l’envie, le manque et laissent le temps à nos idées les plus folles d’émerger !
Élément 2 : le sentiment de stabilité et la situation familiale.
Une stabilité au niveau du quotidien, l’image parentale, maritale, « d’homme de la maison » créent un besoin de préserver cet équilibre.
La valeur accordée à cette stabilité sera bien plus forte que tout ce qui pourrait leur paraître tentant. Sur la balance, le prix à payer pour une aventure ne vaut pas le bonheur et la stabilité qui règnent dans le couple.
Élément 3 : les facteurs socio-psychologiques
Physiologiquement, il se peut qu’un homme puisse être en érection à la vue d’une personne qui lui est attirante de manière incontrôlable.
Ce processus physiologique est indépendant de leur volonté. Cependant, sa décision sera liée à un mécanisme beaucoup plus socio-psychologique.
L’environnement dans lequel il aura grandit, l’image de la femme dont il se sera imprégné, le respect qu’il a envers la femme, le rapport aux femmes de sa famille et l’amour qu’il porte à sa femme ainsi que la façon dont il s’investit dans sa relation, sont autant de facteurs qui auront une influence sur sa propension à être potentiellement infidèle….
C’est de là que tout part, si la personne sous-estime la valeur de la femme, n’accorde pas d’importance à son couple, ou n’a pas du tout la même conception de la fidélité que sa partenaire, il est alors plus probable qu’il trahisse plus facilement ses engagements, et cela en dépit de toute la bonne volonté et des efforts de sa partenaire.
Physiologiquement, il y a donc des choses que l’homme ne pourra pas contrôler, un pénis en érection ne se contrôle pas, par contre, ce qu’on en fait, si ! Si monsieur aura grandi avec l’idée que la tromperie est légitime chez l’homme et qu’il pense que les réactions physiologiques de son corps sont la preuve d’un “instinct incontrôlable” qui pourrait donc lui ôter toute responsabilité, alors il aura plus de facilité a penser que vouloir passer à l’acte et rompre son engagement est plus “normal”, qu’un homme ayant été informé et éduqué sur son corps, ses pulsions et sur le respect de ses engagements.
Élément 4 : le manque « d’occasion ».
Triste à dire, mais si certains ne trompent pas c’est aussi parce qu’ils n’ont pas l’occasion de le faire. Je m’explique, certains hommes peuvent avoir l’intention de tromper, voire l’envie forte, mais par la pression de leur partenaire ou sociale, s’empêcheraient de leur faire. Ayant trop peur que cela se sache et de devoir par la suite assumer leur acte, ils préfèrent s’en tenir à leurs fantasmes sans aller trop loin. Par ailleurs, certains n’ont pas l’occasion tout simplement parce que les femmes avec qui ils souhaitent coucher ne leur en ont pas donné l’occasion, ou alors qu’ils n’ont pas eu de situation propice à la tromperie, pas de possibilité de se retrouver avec une femme avec qui ils souhaiteraient coucher…
Cette perspective laisse entendre que dans le cas où ils en auraient l’occasion, ou dans le cas où ils ne craindraient pas les répercussions, ils n’hésiteraient pas à passer à l’acte. Ainsi, ce n’est pas tant l’amour et le respect qu’ils ont envers leur partenaire ou leur histoire, mais plutôt le manque d’occasion et la peur des répercussions qui les empêche de tromper.
Élément 5 : La confiance
La confiance en soi et en l’autre, s’aimer est important dans le couple pour pouvoir aimer l’autre de manière saine, car le manque de confiance en soi mène à des conflits, de la jalousie, des peurs…
Certaines se demandent si elles peuvent faire confiance à leur partenaire au point de les « laisser » sortir quelques fois la nuit, voire partir en voyage sans elles.
Si nous ne pouvons être sûre de sa loyauté, pourquoi se rendre malade, est-ce l’action ou l’intention qui compte ? Cela revient à ce que l’on disait dans le manque d’occasion, certains hommes ne trompent pas mais l’auraient fait s’ils en avaient l’occasion. Est-ce vraiment ça l’amour et la confiance ? Éviter à l’autre de trouver des occasions ou bien partir du principe que c’est un adulte responsable qui sait ce qu’il veut et ce qu’il veut c’est bien évidement vous.
Je pense qu’il n’y a rien de plus toxique que le fait de devoir constamment mettre des limites à l’autre pour se sentir rassurée, car au fond on ne le sera jamais. Il faut s’engager en ayant en tête que la personne tient suffisamment à nous, à ce que l’on a construit pour rester fidèle même si elle en avait l’occasion, tout simplement parce que notre histoire importe plus qu’une simple occasion.
Il est plus sain de laisser à chacun une liberté individuelle, et se baser sur la confiance, plutôt que de devoir contrôler et limiter l’autre dans ce qu’il fait pour s’assurer de ne pas être trahie. Sache de toute façon qu’aucune femme ne pourra empêcher un homme de la trahir si celui-ci en a l’intention, surtout en le privant de sa liberté individuel.
Priver ou espionner une personne ou inversement se faire priver ou espionner sur le long terme peut avoir des conséquences sur le couple : Sentiment qu’il n’y pas pas de confiance, sentiment de frustration parce qu’on ne fait pas totalement ce que l’on veut parce qu’on est en couple (et là les pensés malsaines naissent « Si je n’étais pas avec elle/ lui, j’aurais pu faire tellement de choses dont il/elle me prive », « Et si on se séparait, ne serais-je pas plus heureux(se)…!? », « Je le ferais en cachette, c’est pas grand chose (pour des choses d’ordinaire insignifiantes) mais si je lui dis il/elle va peter un câble »… Tout cela est malsain et crée un climat anxiogène.
En parlant de confiance, parlons confiance en soi…
Un besoin constant de plaire et de rassurer son ego peut par ailleurs aussi être à l’origine de l’infidélité. En effet, il existe des personnes qui seront tout simplement trop curieuses et qui souhaiteront uniquement, pour combler un manque de confiance en eux, se persuader qu’ils plaisent encore, ou souhaiter découvrir d’autres expériences, sans aucune considération pour les principes de fidélité. Certains trouvent aussi cela plus excitant car c’est interdit.
Élément 5 : être une source de béatitude mutuelle.
Vous connaissez ce sentiment de se sentir ressourcé auprès de l’être aimé ? Ce sentiment est très important, car c’est ce qui fait la différence justement. Ce sentiment de béatitude naît de l’amour sain entre les deux personnes. Mais il naît également de la valorisation de l’autre et de la démonstration de nos sentiments envers l’autre. Le fait de partager sa vie avec une personne avec qui il fait bon vivre au quotidien va forcément augmenter la solidité du couple. C’est juste un bol de paix et de bonheur lorsque l’on rentre ou lorsque l’on rejoint l’autre, et que sa présence nous fait du bien.
Pour cela il faut entretenir les quelques gestes positifs au quotidien, parfois ce n’est pas simple, parfois on est mal vis à vis de sa journée, stressé, plus du tout motivé. C’est humain et normal. Mais il est essentiel de ne pas oublier que la personne en face n’y est pour rien !
Donc quelques gestes du quotidien simples :
? – Sourire lorsque l’on voit l’autre pour la premier fois de la journée (quand on rentre, quand il rentre, quand on le rejoint quelque part, le smile ça envoie tellement de bonnes ondes) ;
? – Communiquer, être une oreille attentive, rassurante, proposer des jeux pour discuter intimité sans tabou ;
??♀️ – Le fait d’être tactile, de se faire des câlins, des caresses, un petit massage, ça rassure, ça fait du bien, c’est positif ;
? – Se faire des petits cadeaux occasionnellement, des petites surprises, pour montrer nos petites intentions à l’égare de l’autre. Recevoir un cadeau même très simple nous fait nous sentir important aux yeux de l’autre ;
?– Se faire plaisir, penser à soi, parce que quand on est bien dans sa tête, on est plus apte à prendre soin de l’autre et à retransmettre de bonnes ondes. Donc tous les moyens sont à votre disposition, faites vous plaisir avec ce qui vous plait personnellement ;
À contrario, attention aux plaintes trop récurrentes, vivre avec quelqu’un qui se plaint sans arrêt, qui n’est jamais de bonne humeur, qui propage ses mauvaises ondes au quotidien c’est très dure à vivre car nous avons déjà tous nos propres problèmes.
Élément 6 : conserver son individualité.
Préserver son individualité est bon non seulement pour nous mêmes, mais aussi pour notre couple. Il ne faut pas avoir peur de faire des choses séparément. Avant d’être en couple, nous sommes deux individus bien distincts. Donc une journée ou soirée de temps en temps avec nos amis respectifs fait du bien à chacun et permet de profiter pleinement des retrouvailles puisqu’on cultive le manque.
C’est ce qui nous permet de changer d’aire, de ne pas se lasser, de continuer à être nous mêmes et de faire ce qu’on aime, de ne pas oppresser l’autre et ne pas se sentir oppressé.
De plus entretenir sa vie sociale nous permet d’entretenir notre moral et nos idées. Qui n’a jamais fait appel à une copine pour avoir des idées de tenues, d’organisation d’une soirée, …? Bref les liens sociaux font du bien, il est important de ne pas oublier qui nous sommes avant d’être en couple.
Aussi pour la simple et bonne raison que certains individus peuvent considérer l’autre comme acquis et peuvent donc supposer qu’elles n’ont plus à faire d’efforts supplémentaires, car l’autre est pleinement à sa disposition, il est important de se rappeler le contraire.
Se priver de sa vie sociale et de son individualité n’est ni bon pour son équilibre, ni bon pour le couple. Il est bon de rappeler à l’autre qu’en dehors de son couple nous avons d’autres occupations. Cela ne pourra que lui donner envie de jouer aussi son rôle pour entretenir son couple.
Enfin, il existe un dernier élément qui peut nous faire passer pour acquise. Plus haut nous disions de penser aux gestes du quotidien qui augmentent la complicité. Et bien, je sais que cela peut paraître contradictoire et déroutant, mais parfois le fait d’être trop câlin, poser trop de question, être insistant, trop collé à l’autre peut nous faire passer pour acquise mais aussi créer un sentiment « d’être étouffé par l’autre ». Il est donc bon de modérer ses gestes tendres sans les oublier car ils sont aussi importants.
Rédigé par @sens.u.elles pour secretsdegeishaa.com