« Les poils c’est degueulasse »
« Ce n’est pas féminin, on dirait un singe »
« Ça donne un air sale, en plus ce n’est pas hygiénique »
Est-ce que tu sais que l’ennemi que tu redoutes tant n’est pas sur ton corps uniquement pour te causer du tort ?
J’entends tellement de femmes se plaindre de leurs poils, celles voulant s’en débarrasser définitivement, celles qui pensent que ce n’est pas hygiénique… Et comment pouvons-nous nous présenter de la sorte devant notre conjoint? Comment pouvons-nous oser !?
Ne t’inquiète pas, tu n’es pas la seule, on a toute diabolisé ces horribles poils, mais ils ne sont finalement rien de plus naturel et ils sont là pour nous protéger, rien de plus.
Mais ça n’est pas finalement tant de notre faute. Cette société nous a conditionnées à faire des poils notre pire ennemi ! En effet, les poils n’ont pas toujours été mal perçus. Petit tour dans l’histoire du poil et dans l’injonction à la beauté sans poils :
Au tout début de l’histoire de l’humanité, l’épilation n’était pas une pratique réservée aux femmes. En effet, hommes et femmes s’épilaient aux temps de l’Egypte Antique. L’épilation était une pratique ritualisée qui représentait à l’époque hygiène et pureté pour tous et toutes.
C’est à la Renaissance que l’on peut retrouver une culture de l’épilation non lointaine de celle que nous connaissons aujourd’hui : Le poil est un signe de virilité, il est associé à l’image masculine, la moustache et la barbe gagnent en popularité. En opposition de l’image nette et lisse de la féminité, qui s’apparente à une peau et un visage sans poils et un teint de porcelaine.
Ce modèle se calque sur une réalité concernant la nature du poil sur l’homme et la femme. En effet, dans une vision globale et dans l’imaginaire populaire, les hommes seraient par nature plus poilus que les femmes. Cette réalité a été, et demeure aujourd’hui portée à son paroxysme, puisque pour plusieurs facteurs (environnementaux, médicaux, hormonaux ou génétiques), certaines femmes peuvent avoir plus de poils que certains hommes et inversement !
Un peu plus proche de notre époque, au XIXe siècle, l’épilation est une pratique ciblée, elle ne concernent que les femmes qui possèdent une profession qui implique une forme de nudité (comme les danseuses, les prostituées ou encore les actrices). Elles seront les principales, voir uniques consommatrices des moyens d’épilation commercialisés, les autres femmes ne s’en sentant pas concernées.
C’est 100 ans plus tôt que naissent les premières publicités dans les magazines féminins qui imposeront cette injonction à la beauté du corps sans poils. Nous rentrons dans cette période de la culture de l’hygiénisme, qui s’empare de l’image du poil perçu comme sale.
Dans les années 60, les féministes manifestent contre cette injonction et oppression sociale, ( une artiste a manifesté dans la rue en se montrant nue avec ses poils pubiens et aux aisselles). Elles catégorisent l’épilation comme étant finalement une nouvelle « corvée » après le ménage et tout le reste de l’entretient qu’elles font déjà.
Aujourd’hui avec l’essor des médias en tout genre, tout nous laisse à croire qu’une femme est un être imberbe par nature. Que ce soit au cinéma, à la publicité, chez les mannequins sur Instagram, ou même dans les publicités sur l’épilation, aucun poil n’est apparent ! Cela nous fait culpabiliser indirectement puisque l’imposition en masse de corps parfaitement imberbes crée chez les consommateurs de ces médias une norme inconsciemment assimilée.
D’ailleurs, certaines stratégies marketing n’hésitent pas à utiliser directement ce sentiment de culpabilisation pour faire vendre.
Il n’y a qu’à voir certains produits qui nous vendent des solutions pour rendre les aisselles « plus belles » (Qui a pensé que ses aisselles avaient la fonction de devoir plaire ? En y ayant jamais pensé, après avoir vu une publicité de ce type, tu auras peut-être tendance à te poser la question !),
En dehors des médias de masse, il y a sans aucun doute l’entourage qui joue un rôle dans cette stigmatisation et cette injonction au poil « sale », (et si ce n’était pas ton cas, tu as bien de la chance)… Dès les premiers poils apparents, on a fait passer le message à la petite fille que tu étais explicitement (Il va falloir t’épiler pour être « propre », pour ne pas ressembler à un homme) ou implicitement (aucun poil apparent sous les jupes, les robes, les shorts des femmes dans la rue et bien évidemment dans tous les écrans…) que le poil est tout simplement honteux !
Aujourd’hui, il y a un mouvement féministe assez similaire à celui des années 60 qui se développe depuis quelques années maintenant. Il consiste en des revendications sous forme de Hashtag pour prôner l’amour de soi au naturel avec ses poils et sans honte pour contrer les pressions et injonctions ! Les #bodyhairpositivity, #hairylegsdontcare #bodyhair #bodyhairmovement, font parler d’eux pour montrer la réalité de la pilosité féminine et a poussé bien des femmes à s’assumer avec leurs poils.
Alors oui, nous avons le droit de ne pas aimer apercevoir ces poils sur nous, d’aimer nous sentir sans poils, et nous avons le droit aussi de vouloir les laisser pousser sans craindre les regards extérieurs. Cependant, il est encore difficile aujourd’hui de se sentir libre de ne pas s’épiler car ces injonctions sont bien ancrées. Oui, personne ne viendra t’épiler de force si tu sors dehors poils apparents, mais tu risques peut-être de te sentir gênée, dévisagée et pire te prendre certaines remarques… et ça ce n’est pas normal.
Pour ce qui est de mon avis personnel sur la question :
Je trouve que c’est génial de pouvoir changer rien qu’en s’épilant. D’avoir une sensation de « plus de douceur », cet avant / après à tout pour plaire, il nous permet de nous sentir bien différente par quelque chose de simple… Qui n’aime pas cette sensation de peau sans poils après avoir laisser ses jambes tranquilles un bon moment ? Une sensation très proche du « renouveau » se fait ressentir n’est-ce pas ?
Mais le problème intervient dans cette volonté à faire croire que nous devrions être impeccables, parfaites, sans poils, sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre…
Nous ne devrions plus ressentir de pression sur un détail aussi naturel que les poils, cet élément fait partie de notre nature humaine et non de la nature exclusivement masculine.
Mais sais-tu que tu as de bonnes raisons de t’accepter, en plus de l’argument biologique ? En effet, les poils sont loin de nous nuire, en témoigne leur raison d’être :
Les poils sur le corps en général (jambes, bras) protègent de la chaleur, régulent la température corporelle et ils protègent du froid. Ils protègent aussi des rayons UV. (Nos cheveux nous protègent de la même façon).
Les poils des aisselles vont retenir la sueur pour éviter que celle-ci « dégouline ».
Au niveau des zones génitales, les poils protègent des mauvaises bactéries et préservent l’équilibre de ta flore ! (Raison pour laquelle tu as dû remarquer que tu es souvent plus sujette aux cystites, mycoses et autres infections après une épilation intégrale de ton pubis et ta vulve.)
Pour conclure,
Les poils ont tout à fait leur place sur notre corps, alors il est important de les assumer, notamment en période de repousse car pour retirer un poil il faut bien que celui-ci pousse. N’aies donc plus honte d’avoir des poils même devant ton partenaire, cela ne va pas l’empêcher de te trouver désirable, ce n’est qu’un détail qui se règle une fois par mois !
LES CONSEILS @SECRETSDEGEISHAA
Si tes poils te complexent réellement et que tu ne supportes vraiment pas les repousses entre deux passages à la cire, tu peux mettre un joli legging à la maison, ou encore de longues chaussettes durant l’hiver. Un joli bas de pyjama long et moulant pourra t’aider à te sentir moins gênée durant cette période.
Enfin les deux alliés sexy pour cette période :
Le bodystocking, il te permettra de passer un moment coquin sans te préoccuper de la repousse…
C’est également le cas des bas qui nous font nous sentir sexy en toutes circonstances !
Rédigé par @sens.u.elles pour @Secretsdegeishaa