“Être meilleur.e au lit” ?

J’entends souvent des femmes me dire “comment exceller sexuellement”, “comment bien faire l’amour”.

 

Souvent je réponds à ces mêmes femmes que faire l’amour n’est pas une performance, c’est un échange fusionnel et passionnel. Ce qui fera la magie et le bonheur de l’instant est selon moi de l’ordre de l’émotionnel et non pas de l’ordre du “fonctionnel”. Mais qu’est-ce que cela veut vraiment dire ?

 

Nous avons tendance, pour certaines d’entre nous, à avoir ce désir d’être sexuellement parfaite, performante et confiante. Que notre partenaire soit agréablement surpris, voire épaté de nos compétences et nos performances au lit. Et c’est loin d’être une angoisse réservée qu’aux femmes, combien d’hommes ont peur aussi d’être un “mauvais coup”. Cela est totalement humain voire légitime, ça nous permet en tant qu’individu de nous surpasser, de booster notre ego.

Mais le penchant négatif est d’en faire une angoisse, une peur ou une obsession.

 

Je pense que ce sentiment de peur, de ne pas être “à la hauteur”, vient d’une part de cette tendance à la banalisation du sexe, d’un accès facile à la pornographie et d’une hypersexualisation de notre société.

En effet, ce qui est censé être de l’ordre de l’intime, privé, totalement personnel et loin du regard extérieur, devient quelque chose de comparable, de discutable, de visible à tous.

 

Sans compter le fait qu’aujourd’hui le modèle des films pornographiques imprègne de plus en plus notre conception des relations sexuelles. Or ceux-ci ne sont absolument pas représentatifs de la réalité, puisqu’en effet il s’agit avant tout d’acteurs, et que toute la scène est prévue avant qu’ils ne la jouent (tout en sachant que comme pour toute mise en scène il peut y avoir plusieurs prises etc).

Tout cela pousse à questionner nos compétences, on essaie de chercher ce que l’on devrait faire, on se renseigne, etc.

 

“Telle copine a un copain qui lui fait telle chose”, “dans le film la fille/ le gars faisait telle ou telle chose”, “Est-ce que je pourrais faire ça moi aussi ?”, “Est-ce que je pourrais lui demander de me le faire”, ” Serais-je normale d’aimer cela ? “.

Seulement voilà, les renseignements que l’on en tire ne sont pas forcément toujours adaptés à notre situation, soi parce que notre cheminement sexuel n’en est pas encore là, soi tout simplement parce que cela ne nous correspond pas.

 

Résultat : on se retrouve donc perdu dans une multitude d’idées qui viennent à nous sans avoir eu le temps nous même de nous créer notre propre idée de la sexualité. Elle nous est imposée de l’extérieur. Et puisque ces idées nous apparaissent de l’extérieur elles n’émanent pas de nous, de notre « niveau » (quand je dis niveau, je dis le stade dans lequel nous sommes sexuellement parlant), de notre conception, notre vision et de notre personnalité

 

Nous essayons même parfois en matière sexuelle de nous conformer à une norme plutôt qu’à nous conformer à nous même. Et c’est là que surgit ces fameuses questions « Suis-je normale ».

 

? Comment se sentir meilleure sexuellement tout en avançant à son rythme dans sa sexualité ?

 

Dans un premier temps, il est important de savoir prendre du recul sur les informations que l’on reçoit sur ce domaine. Cela implique d’arriver à ne plus se comparer et de prendre en considération les informations qui nous parlent vraiment.

 

Quand on surf sur le net à la recherche d’informations ou d’inspirations pour performer sexuellement, on peut tomber sur de drôles de choses qui ne correspondent pas du tout à notre façon d’envisager la sexualité, ou des choses que l’on n’est pas encore partant.e.s à réaliser. Il ne faut pas s’obliger à les faire sous prétexte que ça fera potentiellement de vous un.e meilleur.e amant.e ou parce que c’est « le truc à faire pour le / la rendre fou / folle ». Non, vous faites uniquement ce qui vous donne envie, c’est votre intimité à vous ! Peut-être que certaines idées peuvent être envisagées plus tard, mais si au moment T cela ne vous dit rien, rien ne vous y oblige.

 

La pèche aux infos peut aussi vous mener à lire ou écouter l’expérience d’autres personnes. Là aussi, à chacun.e sa sexualité, recevez les informations, mais ne vous requestionnez pas sur vos propres pratiques car elles ne sont pas comme celles des autres.

En bref, ne vous comparez pas. Le fait de se comparer peut avoir des répercussions négatives sur notre estime : on peut se sentir nul.le, anormal.e et parfois on peut avoir du mal à comprendre certaines pratiques. Or à chacun.e ses désirs, ses goûts, ses particularités sexuelles.

 

Le seul objet de comparaison c’est nous même, toutes les informations que l’on est susceptible de rencontrer sont à prendre avec du recul. Il est bon de s’informer, s’inspirer, dialoguer, mais le plus important finalement est de pouvoir s’approprier ces informations de manière à ce que l’on se sente à l’aise avec. Être capable de prendre du recul et de savoir s’approprier ces sources d’inspirations externes de sorte à ce qu’elles soient complices et non ennemies de notre estime ainsi que de notre propre expérience.

 

Et enfin ne jamais se sentir hors norme car nous ne faisons pas partie d’une majorité, à chacun.e son expérience de la sexualité, il est important d’accepter cette partie de nous-même, de la comprendre et de pouvoir l’utiliser en toute confiance.

 

? La meilleure façon d’être la/le meilleur.e des amant.e.s pour son/sa partenaire c’est en étant attentionné.e à son égard.

 

Cela veut dire être attentif.ve à ce qu’il/elle aime, n’aime pas, ses attentes, ses fantasmes, visualiser toutes ses zones érogènes… Cela vaut pour les deux membres du couple.

 

Sachons que les meilleures recherches que nous puissions faire pour « être meilleur.e au lit » et surtout pour mieux se comprendre et comprendre sa sexualité, sont à effectuer par nous même, sur notre partenaire, notre couple.

 

Les informations les plus complètes que l’on peut trouver pour découvrir l’euphorie et l’épanouissement complet de notre sexualité ne se trouvent pas chez les autres, dans les idées reçues, dans les films x, chez les conseils d’une copine. Elles se trouvent dans notre relation de couple, c’est elle que l’on doit étudier en profondeur, c’est sur elle que doit se focaliser notre attention, nos recherches.

 

Nos expériences nous permettent d’en apprendre chaque jour sur nos goûts, prenons note ! Ce n’est pas en apprenant plus sur une généralité que nous en saurons plus sur notre propre couple, car chaque couple est unique.

 

« Les hommes aiment… » « Les femmes aiment… » Non. Certains hommes, pourquoi pas, certaines femmes, pourquoi pas… mais tous les hommes et toutes les femmes n’aiment pas la même chose.

Alors allez à la découverte de ce que vous aimez vous, et de ce que votre partenaire aime, voilà qui est plus intéressant ? ?. Cela peut être au travers de la découverte de vos sens avec un bon massage gouteux, ou lors de quelques caresses de zones ciblées ou encore en essayant le « non-contrôle » avec des menottes

 

Il est bon de se renseigner et tenter des expériences, car cela nous enrichie, mais ne jamais considérer une généralité comme immuable et intrinsèque à chaque “homme” ou à chaque “femme”. Nous avons des goûts, des pratiques, des désirs, des fantasmes qui varient tellement, qu’il serait impossible d’en faire une généralité. A nous d’en faire notre propre étude personnelle et d’en faire un cas particulier, unique, c’est LE NOTRE.

 

Et pour cela, les dialogues les plus ouverts possibles sont les plus fructueux, sans retenu ni gêne, nous devons être en mesure de nous exprimer auprès de notre partenaire. C’est ce qui nous permet de mieux nous connaître, de mieux identifier les besoins, les désirs ou les non-désirs de l’autre. Il en va de même pour les expérimentations. Pour cela vous pouvez le faire au travers de jeux, cela permet de décomplexer la situation et de rendre le moment plus ludique, moins sérieux et de libérer la parole plus facilement !

 

 

? La valorisation de soi et de l’autre.

 

Flatter son / sa partenaire durant l’acte, l’encourager, être complimenté.e et être encouragé.e va booster notre ego, notre estime et de cette façon cela boost notre motivation et notre énergie sexuelle. Si cela est appliqué d’un côté comme de l’autre, alors, nos énergies sexuelles seront au meilleur de leurs capacités.

 

Voici quelques idées sympathiques de compliments pour elles et pour lui recueillis lors de la session prévue à cet effet :

 

« T’es mon fantasme », « Tu es tellement magnifique », « Tu es un pro du sexe », « j’aime te sentir en moi », « T’es le / la meilleur.e », « Tu sens trop bon », « Ton corps est fait pour l’amour »…

 

 

 

De même, oser, faire des choses parce qu’elles nous procurent du plaisir et faire sortir l’instinct sexuel qui est en nous va nous permettre de nous sentir plus confiant.e et en plus de faire plaisir à l’autre. Ne négligez pas les élans sexuels que vous pouvez ressentir à certains moments et ce même sans réfléchir, osez, expérimentez et surtout faites-vous kiffer !

 

Il est bon d’essayer, de dépasser ses craintes, peu importe ce qui en ressort comme résultat, le plaisir se trouve dans le fait d’avoir essayé, d’avoir découvert une nouvelle chose, de nouvelles émotions, de nouvelles sensations. Nous n’avons rien à perdre à essayer des choses dans notre vie sexuelle, ce sont justement nos expériences bonnes ou mauvaises qui la nourrissent et qui nous en apprennent toujours un peu plus sur nous et sur l’autre. Alors je dis oui ! Tentons les expériences les plus folles, vainquons notre timidité.

 

Tout cela ne se fait pas immédiatement, c’est un travail progressif qui nécessite du temps, et c’est le temps que prennent les choses à se former qui fait la beauté de nos expériences.

 

@sens.u.elles pour www.secretsdegeishaa.com